Jour spécial
Ce matin j'aurai dû frapper à sa porte, une fleur à la main. Elle m'aurait ouvert, encore toute engourdie de sommeil, et j'aurai entamé un tonitruant "Joyeux Isaversaire, parce qu'il n'y a pas de raison que ce soit toujours Annie qui en profite" - ça l'amusait toujours beaucoup.
Elle m'aurait pincé les fesses en disant "Arrête tes bêtises, grande bringue !". On se serait jetées dans les bras l'une de l'autre en s'embrassant, et elle m'aurait chassée en disant "Va bosser, fainéante! Pas idée de déranger les gens à une heure pareille!".
Mais non, ce matin était chagrin. Le 4 novembre ne sera plus jamais associé aux ballons, cotillons et serpentins. Fini gâteau, bougies, surprise puisqu'elle n'est plus là. Sa petite âme candide a fait un long voyage jusqu'au firmament où elle s'est posée au milieu des étoiles.
Sœur poule qui la couvait de tout mon amour, je ne peux désormais que choyer son souvenir.
" Non, tu n'as pas quitté mes yeux,
Et quand mon regard solitaire
Cessa de te voir sur la terre,
Soudain je te vis dans les cieux"