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C'est arrivé un mercredi

11 février 2020

Notes de coeur

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Cette chanson, je ne l'avais pas entendue depuis très longtemps. C'était SA chanson. Je l'ai revue, dans sa petite robe chasuble, le transistor collé à l'oreille, danser sur cette chanson, et je l'ai entendue en fredonner les paroles.

Le défilé de toutes ces images, l'évocation des belles heures des beaux autrefois m'ont bouleversée, surtout en ce jour si particulier. D'autant plus qu'à l'instant précis où la chanson a démarré, je pensais à elle, à toutes ces choses que nous ne partagerons jamais, à tous ces chants d'oiseaux qu'elle n'entend plus, à tous ces parfums qu'elles ne sentira pas. Cela fait 5 ans maintenant, elle me manque tellement!

Envahie par l'immense tristesse de savoir que nous ne vieillirons pas ensemble, j'ai interprété le passage de cette chanson à ce moment précis comme un signe de sa part, comme un rappel à son bon souvenir, comme un message me disant "soeurette, je suis là, près de toi".

Depuis je n'arrête pas de répéter intérieurement le monologue de fin du film "Le château de ma mère" que j'ai revu récemment : "Telle est la vie des hommes, quelques joies très vites effacées par d'inoubliables chagrins". C'est vrai, la vie donne beaucoup mais elle sait aussi reprendre, et le chagrin laissé par la perte de cette sœur trop tôt disparue demeure inconsolable, et je ne m'en remets pas.

 

"Fille du vent et du soleil,

Au fond de mon cœur tu éveilles

L'envie de vivre auprès de toi"

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11 février 2019

Celle qui reste

 

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Elle est toujours près de moi, présence silencieuse et tendre, à mes côtés dans les moments de doute comme dans ceux de joies intenses. Il me suffit de fermer les yeux et derrière mes paupières closes, son visage auréolé de lumière apparait, identique à celui des jours heureux.

Heureuse, l'a-t'elle seulement été ? Au moins un jour, une heure, une seconde ?

Personne ne lui a jamais dit que ce serait facile, la vie. Personne ne lui a  jamais dit qu'en faire, de cette vie.

Moi je la concevais avec elle, près d'elle, ma sœur, mon âme sœur, et maintenant elle n'est plus là. Privée d'elle, privée de tout, je suis désormais celle qui reste et à qui elle manque.

11 février 2018

Son dernier hiver

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C'était notre saison préférée. On adorait la neige, beaucoup plus abondante à l'époque que maintenant, enfin dans mes souvenirs de petite fille.

Je nous revois encore prendre le chemin de l'école, vêtues de nos gros anorak et de nos collants en laine. Les siens étaient rouges, toujours. Nos bonnets, tricotés main, mangeaient la moitié de notre visage et leur pompon énorme bougeait à chaque mouvement de tête.

Le soir, une fois la classe terminée, à la lueur des lampes communales, on regagnait la maison où nous attendait notre goûter : une tranche de pain un peu rassis que maman glissait dans le four de la cuisinière à bois, et sur laquelle elle disposait une barre de chocolat au lait. On enlevait nos manteaux et nos chaussures, maman ouvrait la porte du four, on posait nos petits pieds glacés dessus et on dégustait nos fabuleuses tartines. Le pain avait lentement grillé, formant à sa surface une croûte dorée que le chocolat fondu avait complètement recouverte. L'odeur gourmande de la préparation flottait dans l'air et embaumait toute la maison.

Le mercredi on s'élançait sur des luges de fortune que nous confectionnait notre grand-père. Il remplissait des sacs en plastique de paille, il les fermait avec des cordes pour former une poignée à laquelle on pouvait s'agripper et on passait la journée à glisser sur ces traineaux improvisés. Leur trajectoire était un peu hasardeuse, et on atterrissait souvent dans le fossé. Parfois on allait faire du patinage, qui n'avait d'artistique que le nom, sur les mares gelées du vieux moulin.

Un jour, il devait déjà être tard dans la saison mais il avait encore neigé, nous avons vu des oeufs de grenouille prisonniers de la glace. Par transparence, on distinguait nettement le noyau noir au milieu du glaire opaque, et on s'est pris de pitié pour ces pauvres bébés. Pour ne pas qu'ils aient froid, on les avait recouvert avec des roseaux séchés et on venait les voir tous les soirs après l'école. Un jour, on a remarqué que des dizaines de petites larves avaient pris la place des oeufs et, très fières de nous, on a couru raconté notre exploit à notre grand-père. "C'est bien les maguettes, dans quelques mois on pourra en manger". Il avait perdu la tête ou quoi, on n'avait quand même pas fait tout ça pour que les petites bêtes finissent dans une assiette. Opération sauvetage. On a récupéré le maximum de têtards dans un bocal et on l'a caché sous notre lit. Pour les nourrir, on leur donnait les aliments en flocons du poisson rouge, mais au bout d'une semaine l'eau du bocal était toute verte et plus rien ne bougeait. A l'évidence cette nourriture de leur convenait pas.  On a fait un trou dans le fond du jardin, près des pieds de rhubarbe, et on les a enterrés, un peu déçues , mais persuadées d'avoir fait une bonne action.

Je garde en permanence dans mon sac un petit album photo de nous deux. Parmi elle figure celle où nous sommes prises devant un monticule de neige presqu'aussi haut que nous. Je dois avoir sept ans sur cette photo, elle cinq. Le bonnet de guingois, les joues rougies par le froid, on s'enlace tendrement. On avait sûrement dû faire beaucoup de bêtises ce jour-là pour rire de la sorte, parce que c'était notre spécialité ça, les bêtises.

Aujourd'hui il ne neige pas, et ce n'est pas le vent glacial qui fait couler les larmes sur mes joues, c'est la tristesse. Il y a trois ans jour pour jour, ses yeux se sont refermés sur son dernier hiver.

Tu me manques Zabou.

17 octobre 2017

Chat alors

 

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En sortant de chez moi hier matin, j'ai entendu des miaulements dans la grange. J'ai ouvert la porte, pensant libérer un chat enfermé là par mégarde.

Une petite boule de poils aux yeux dorés et d'un joli gris souris donnait de la voix et s'est précipitée vers moi dès qu'elle m'a aperçue. Je l'ai prise dans mes bras pour m'assurer qu'elle n'était pas blessée, mais tout allait bien, elle était juste affamée. Je suis allée lui préparer une jatte de lait tiède dans lequel j'ai fait tremper des morceaux de brioche et j'ai prévu de passer à la superette avant de rentrer le soir pour acheter de quoi nourrir la petite minette.

Toute la journée j'ai pensé à cette pauvre petite bête délaissée par sa maman. Elle est toute seule et encore très jeune, son éducation n'est pas encore terminée, elle ne va pas survivre. En même temps, je n'ai pas trop envie de l'adopter, mais je ne veux pas non plus la laisser mourir, ni l'abandonner à son triste sort. J'ai changé d'avis au moins dix fois dans la même journée. Tantôt j'optais pour la recueillir, tantôt pour la laisser se débrouiller. Mais le soir venu, lorsque je lui ai amené sa gamelle et qu'elle s'est mise à se frotter contre moi, je n'ai pas eu le coeur de la repousser. Je l'ai installée près de la cheminée, sur le coussin délaissé par le chien, en me disant qu'après tout un chat n'est pas encombrant et que je pouvais bien lui faire une petite place.

A la nuit tombée, j'ai entendu des petits cris venant de la terrasse. J'ai pensé que, prise de remords, maman chat était revenue s'occuper de sa progéniture. J'ai ouvert le volet et là j'ai vu un second chaton. Je ne sais pas comment il a fait pour arriver tout seul jusqu'ici. Si comme le premier il est né et a séjourné dans la grange jusqu'à aujourd'hui, il a fait preuve de beaucoup de courage et de persévérence pour se retrouver sur le carrelage du patio. Lui aussi est très beau, noir au dessus et blanc en dessous, avec une petite tache noire sur le museau. Je l'ai nourri et je l'ai remis dehors. C'est un battant celui-là, il va trouver l'énergie nécessaire pour s'en sortir. Un chat, c'est déjà beaucoup, deux ce serait trop. Un animal a un coût, il faut prévoir la nourriture, les soins, les éventuels maladies ou accident. Financièrment je ne suis pas encore sortie du rouge, mon divorce m'a laissée sur la paille, il faut que je sois raisonnable.

Ce matin, j'ai retrouvé mon petit Mc Gyver blotti dans le panier à bois, le poil hirsute et grelottant de froid. Je l'ai frotté avec une serviette pour le réchauffer, j'ai senti tout son petit corps ce détendre et il s'est mis à ronronner en pétrissant la manche de mon pull.

Bon! ben y'a plus qu'à trouver un nom à ces deux petits pères là.

4 octobre 2016

Jour spécial

 

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Ce matin j'aurai dû frapper à sa porte, une fleur à la main. Elle m'aurait ouvert, encore toute engourdie de sommeil, et j'aurai entamé un tonitruant "Joyeux Isaversaire, parce qu'il n'y a pas de raison que ce soit toujours Annie qui en profite" - ça l'amusait toujours beaucoup.

Elle m'aurait pincé les fesses en disant "Arrête tes bêtises, grande bringue !". On se serait jetées dans les bras l'une de l'autre en s'embrassant, et elle m'aurait chassée en disant "Va bosser, fainéante! Pas idée de déranger les gens à une heure pareille!".

Mais non, ce matin était chagrin. Le 4 novembre ne sera plus jamais associé aux ballons, cotillons et serpentins. Fini gâteau, bougies, surprise puisqu'elle n'est plus là. Sa petite âme candide a fait un long voyage jusqu'au firmament où elle s'est posée au milieu des étoiles.

Sœur poule qui la couvait de tout mon amour, je ne peux désormais que choyer son souvenir.

 

" Non, tu n'as pas quitté mes yeux,

Et quand mon regard solitaire

Cessa de te voir sur la terre,

Soudain je te vis dans les cieux"

 

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9 mars 2016

Ton absence

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"Comme une bouffée de chagrin
Ton visage ne dit plus rien
Je t'appelle et tu ne viens pas
Ton absence est entrée chez moi

C'est un grand vide au fond de moi
Tout ce bonheur qui n'est plus là
Si tu savais quand il est tard
Comme je m'ennuie de ton regard

C'est le revers de ton amour
La vie qui pèse un peu plus lourd
Comme une marée de silence
Qui prend ta place et qui s'avance

C'est ma main sur le téléphone
Maintenant qu'il n'y a plus personne
Ta photo sur la cheminée
Qui dit que tout est terminé

Tu nous disais qu'on serait grands
Mais je découvre maintenant
Que chacun porte sur son dos
Tout son chemin comme un fardeau

Les souvenirs de mon enfance
Les épreuves et les espérances
Et cette fleur qui s'épanouit sur le silence
Ton absence

Je dors blotti dans ton sourire
Entre le passé, l'avenir
Et le présent qui me retient
De te rejoindre un beau matin

Dans ce voyage sans retour
Je t'ai offert tout mon amour
Même en s'usant l'âme et le corps
On peut aimer bien plus encore

Bien sûr, là-haut de quelque part
Tu dois m'entendre ou bien me voir
Mais se parler c'était plus tendre
On pouvait encore se comprendre

Mon enfance a pâli, déjà
Ce sont des gestes d'autrefois
Sur des films et sur des photos
Tu es partie tellement trop tôt

Je suis resté sur le chemin
Avec ma vie entre les mains
À ne plus savoir comment faire
Pour avancer vers la lumière

Il ne me reste au long des jours
En souvenir de ton amour
Que cette fleur qui s'épanouit sur le silence
Ton absence"

11 février 2016

Un an déjà

 

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Un an, déjà, que ton départ a fait tomber sur ma vie ce rideau de pluie. Un an qu'une parenthèse s'est ouverte sur toutes ces questions, sur tous ces pourquoi. Jamais elle ne sera refermée.

Tu as écris le mot fin sur la comédie de ta vie, petite actrice funambule tu n'avais plus de rôle à jouer. 

J'ai retrouvé hier soir une vieille photo de classe où nous apparaissions toutes les deux. C'est ton sourire qu'on y remarque en premier. Que s'est il passé pour qu'il meurt si vite, personne ne le sait. La vie est passée par là, avec son cortège de pièges et de souffrances. Tu n'as pas su voir qu'elle tirait aussi avec elle une colonne de joies, d'amour et de bienveillance. 

Il ne reste de toi que ces photos jaunies, ces lettres que tu m'as écrites, et tous ces souvenirs d'enfance désormais orphelins. Dérisoires empreintes de ton passage sur terre, mais si précieuses à mon cœur que tu as amputé de ce qu'il avait de plus beau : l'amour d'une sœur.

7 février 2016

Prélude

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Me voila devant cette page blanche, ne sachant pas par où commencer, ni si je vais commencer. Allez, je me lance. Qui vivra verra.

Aujourd'hui c'est mon anniversaire mais je m'en fiche puisqu'elle n'est plus là pour le fêter avec moi.

J'ai décidé de suivre le conseil de mon médecin et d'écrire ce que je n'arrive pas à dire. Il le faut parait-il, si je ne veux pas finir en dépression. Elle est bonne celle-là! La dépression, j'ai les deux pieds dedans depuis un moment et il ne le voit même pas cet imbécile. Je ne sais pas où cela va me mener, si je vais m'y tenir et ce qui va en sortir, mais il faut que j'extériorise, que j'expulse, que je fasse mon deuil comme le dit mon thérapeute. Parce que les médocs et la psychanalyse, merci ... mais non merci. Isa a consulté des dizaines de psy, ça ne l'a pas empêché de se faire du mal et de finir au cimetière.

Dans ma famille on ne parle pas de ce qu'on ressent, l'intime est tabou. Des amis, je n'en ai plus. Normal, je les ai tous abandonnés. Ces deux dernières années, j'étais en indisponibilité sociale. Un an passé à m'occuper de mon divorce et à courir d'hopitaux en centres d'internement pour aller rendre visite à Zabou, un an passé à m'occuper de mes parents et à panser mes plaies, seule comme d'habitude. De toute façon, la majorité d'entre eux avait déjà pris la poudre d'escampette quand j'étais mariée, tellement Laurent était con. Les hommes? Pff ... des hommes qui passent et dont je me fiche complètement, des histoires sans lendemain qui ne mènent à rien et c'est très bien comme ça. Ce sont juste des corps, histoire de soigner le mal par le mâle. Un peu comme une cure express, une détox, un shot de tendresse. Un soin palliatif.

De toute façon je n'ai rien à offrir. Qui voudrait d'une femme en pièces, d'un puzzle à reconstruire? Personne, on est d'accord sur ce point. Non, si je veux aller mieux, je ne peux compter que sur moi-même, personne ne peux le décider à ma place.

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